Eau

L’utilisation de l’eau devient de plus en plus source de préoccupations à mesure que le monde s’efforce de s’adapter au changement climatique et de contrer les impacts qu’il induit en termes de répartition de l’eau dans le monde. Les régions en développement telles que l’Afrique australe qui dépendent fortement de l’agriculture nécessitent des infrastructures hydrologiques efficientes, capables de soutenir les moyens de subsistance de leurs populations. Comme le développement économique global de la région recouvre 15 bassins fluviaux transfrontaliers, la région de la SADC dispose d’eaux renouvelables abondantes. Toutefois, les obstacles infrastructurels empêchent l’exploitation maximale des ressources en eau régionales.

Du fait de son influence majeure sur le peuple de la région et sur son développement économique, la SADC a désigné un organisme réglementaire spécifique, soit la Division de l’eau de la SADC, pour superviser les politiques concernant les ressources en eau et les infrastructures d’assainissement dans la région et de veiller à leur mise en œuvre rapide.

Division de l’eau de la SADC

Avec 70 % de ses ressources en eau traversant les frontières nationales, la région de la SADC fixe comme mandat à la Division de l’eau de la SADC de superviser l’harmonisation des politiques nationales sur l’utilisation de l’eau et d’agir comme modérateur pour les questions transfrontalières. Elle vise à assurer l’utilisation durable et équitable de l’eau en Afrique australe en facilitant la coopération entre les États membres de la SADC en traitant l’eau comme une ressource régionale qui exige une gestion et une protection allant au-delà des frontières nationales.

Dans la mise en œuvre de ces politiques, la SADC reçoit un appui important de la part de 22 partenaires internationaux à la coopération (PIC) engagés à maintenir les ressources en eau comme une priorité dans la région.

Problèmes actuels

Bien que l’Afrique australe recèle des ressources abondantes en eau, leur utilisation et leur distribution sont entravées par le fait que leurs infrastructures sont déployées de façon inefficace. 

Les volumes d’eau varient largement d’un pays à l’autre dans la région. Dans la plupart des États membres, la collecte des eaux est de nature saisonnière, les zones tropicales situées dans le centre de l’Afrique enregistrant une pluviométrie plus importante que les zones arides se trouvant dans le Sud-Ouest de la région. De façon globale, la région accumule environ 2 300 km³ de ressources en eau renouvelables tous les ans, mais seulement 14 % de ces ressources sont conservés à des fins d’usage, surtout dans le lac Kariba et dans le Cahora Bassa le long du fleuve Zambèze.

Si la plupart de ces eaux réservées sont utilisées pour l’irrigation, les demandes pour les besoins de l’agriculture industrielle sont souvent en conflit avec ceux des petits exploitants, avec pour résultat que les fermiers de subsistance ne reçoivent pas des quotas appropriées en eau. Ces conflits contribuent directement à l’insécurité alimentaire dans toute la région, qui constitue un volet majeur de la pauvreté en Afrique australe.

En ce qui concerne les réserves d’eau restantes, 18% vont à l’usage domestique. Toutefois, par manque d’infrastructures, seulement 61 % de la population de la région ont accès à de l’eau potable et 33 %, à des installations adéquates d’assainissement.

Au-delà des impacts qu’il induit sur le développement humain, le manque d’infrastructures fait également obstacle au potentiel hydroélectrique de la région. Bien que celle-ci soit en mesure de produire 150 GW d’hydro-électricité, elle n’en produit actuellement que 12 GW.  De manière analogue, si 50 millions d’hectares de terres irrigables sont disponibles pour le développement agricole dans la région, seuls 3,4 millions d’hectares sont actuellement irrigués.

Programmes régionaux de l’eau appuyé par les organismes de mise en œuvre 

  • Fonds de l’eau de la SADC
  • Institut de gestion des eaux souterraines de la SADC
  • Facilité pour le développement d’infrastructures résilientes au climat
  • WaterNet (Réseau de renforcement des capacités)
  • Réseau des Centres d'excellence de l’eau de l’Afrique australe du NEPAD (SANWATCE)

Organisations de bassin fluvial (OBF)

  • Commission du cours d’eau du Cuvelai
  • Commission du cours d’eau du Limpopo
  • Commission permanente du bassin hydrographique de l’Okavango
  • Commission du fleuve Orange-Senqu
  • Commission du cours d’eau du Zambèze.

Actions futures

Consciente de l’importance du secteur de l’eau, la SADC a mis au point plusieurs outils et stratégies en vue de régler les questions d’usage et de distribution de l’eau dans la région. Pour des informations complémentaires sur les projets antérieurs de la SADC en matière de ressources en eau, on consultera les ressources documentaires suivantes: 

  • la documentation officieuse sur les eaux souterraines dans la SADC;
  • le portail d’informations sur les eaux souterraines dans la SADC;
  • les cartes hydrogéologiques de la SADC;
  • le programme de recherches hydrologiques de la SADC.

En 2012, la SADC a publié son Plan directeur régional pour le développement des infrastructures (RIDMP), qui décrit les plans établis pour le développement des infrastructures a cours des 25 prochaine années. Le volet ‘Plan du secteur de l’eau’ arrête 34 projets d’infrastructures à exécuter au cours des 25 prochaines années dans le but d’élever le niveau de développement humain et économique de la région. 

Il définit trois phases : la phase I (2013-2021), au cours de laquelle les objectifs suivants seront poursuivis: 

  • Accroître les niveaux de stockage des ressources en eau renouvelables de 14 % à 25 %;
  • Accroître les superficies irriguées de 3,4 millions à 10 millions d’hectares, soit 13 % des terres disponibles potentiellement;
  • Accroître le niveau de la production hydroélectrique de 12 GW à 75 GW, soit 50 % du potentiel du secteur;
  • Accroître le pourcentage de la population ayant accès à l’eau potable de 61 % à 75 %;
  • Accroître le pourcentage de la population ayant accès aux installations d’assainissement de 39% à 75 %.
  • La phase II, qui débutera en 2018 et la phase III, qui débutera en 2023, consisteront à porter plus loin ces avancées et à faire en sorte que le secteur de l’eau opère à 100 % de son potentiel à l’horizon 2027.