Transport

Une région qui s'efforce de renforcer son intégration a besoin d'un système de transport efficace, apte à faciliter le commerce et les liens socio-économiques. Le système de routes, de voies ferroviaires, de ports maritimes et d’aéroports qui est en place en Afrique australe répond à la demande de la majorité des usagers. Cependant, avec le développement des industries et des économies dans toute la région, l'utilisation du réseau de transport dépassera sa capacité actuelle. Actuellement, le RIDMP projette les hausses suivantes :

  • D’ici à 2030, le trafic augmentera pour atteindre 50 millions de tonnes dans les pays enclavés de la SADC et croître à un taux annuel de 8,2 % pour passer à 148 millions de tonnes vers 2040 ;
  • Le trafic portuaire croîtra de 92 millions de tonnes à 500 millions de tonnes d’ici à 2027 ;
  • Les projets d’expansion portuaire à Dar es-Salaam ne pourra assurer le trafic des expéditions que jusqu’en 2020 ;
  • Le nombre de passagers à l’aéroport international O R Tambo à Johannesburg (Afrique du Sud) augmentera de deux millions par an d’ici à 2030 et de trois millions par an d’ici à 2040 ;
  • Actuellement, l’aéroport international Kenneth Kaunda à Lusaka (Zambie) et celui de N’djili à Kinshasa (République démocratique du Congo) opèrent à 70 % de leur capacité, mais il est prévu

une augmentation du trafic bien supérieure à 100 % de leur capacité à l’horizon 2020.
La situation des transports est similaire dans tout le reste de l’Afrique australe. Nourrissant la vision d’un secteur dynamique du transport soutenant le développement industriel et social, la SADC a déjà élaboré des plans visant à réduire les pressions qui ne cessent de s’accroître sur les infrastructures du transport dans la région.  En 1996, elle adopta le Protocole sur le transport, les communications et la météorologie, instrument juridique dans lequel les États membres prirent l’engagement d’assurer la sûreté, la sécurité et la fiabilité du système de transport dans la région

Protocole sur le transport, les communications et la météorologie

Dans le cadre du Protocole sur le transport, les communications et la météorologie, les États membres de la SADC se sont convenus de promouvoir la mise en place d’un système de transport multimodal dans toute l’Afrique australe et de veiller à ce que ce système demeure efficient, fiable, viable économiquement et respectueux de l’environnement. La voie la plus efficace pour réaliser ce système consiste à produire une politique harmonisée en matière de transport et de l’assortir de cadres cohérents définissant les institutions à établir et les stratégies à suivre pour sa mise en œuvre.  Par conséquent, les États membres se sont convenus de coopérer à la création d’un réseau de transport destiné à assurer la libre circulation des personnes et des marchandises dans la région, en particulier, celles provenant des États membres enclavés et transportées vers les ports maritimes situés le territoire des États membres côtiers et en sens inverse. Initialement, la coopération exigera des financements de la part des gouvernements. Toutefois, le Protocole sur le transport, les communications et la météorologie note qu’une bonne partie des infrastructures devrait pouvoir s’auto-financer notamment grâce aux investissements privés et à l’application du principe utilisateur-payant. Par conséquent, les États membres devraient favoriser l’instauration d’un environnement favorable à la participation du secteur privé aux infrastructures de transport.

Actions futures

En Afrique australe, les infrastructures de transport sont mieux établies que celles des autres secteurs d’infrastructures.  À l’heure actuelle, la plupart des États membres entretiennent des organismes routiers spécifiques, tandis que des améliorations majeures sont actuellement apportées aux infrastructures ferroviaires et à celles du transport aérien dans la région.  En particulier, les efforts de développement se concentrent surtout sur trois corridors principaux: le Corridor Nord-Sud qui part de Durban (Afrique du Sud) en direction du Nord, le Corridor de Maputo qui traverse le Mozambique et le Corridor de Dar es-Salaam en Tanzanie.  Comme ces corridors de développement relient des ports maritimes vers de zones de production industrielle, bon nombre d’infrastructures y ont été fournies par le secteur privé par le biais de partenariats public-privé (PPP) et sont financés selon le principe de l’utilisateur payant. Ces dispositifs se sont avérés efficaces et ont permis de démarrer développer des routes et le réseau ferroviaire là où l’action gouvernementale stagnait auparavant. 

Or, les difficultés demeurent pour le secteur du transport. Même avec la participation du secteur privé, les financements et les capacités techniques font défaut pour l’entretien et la réfection des routes, voies ferrées, ports et aéroports de la région. Les difficultés d’accès persistent pour les zones rurales, où vit pourtant la grande partie de la population. De même, le développement des infrastructures de transport et l’utilisation accrue de ces dernières sont susceptibles de nuire à l’environnement et à sa durabilité.

Domaines de concentration

Dans le but de monter des plans de développement des infrastructures destinées à concilier les besoins de la région avec les problèmes auxquelles elle est confrontée, la SADC adopté, en 2012, le Plan directeur régional pour le développement des infrastructures (RIDMP).

Ce document s’inscrivait dans le sillage du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) en désignant les domaines de concentration les plus porteurs d’avantages à la région.