Les États membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) sont vulnérables à une vaste gamme de catastrophes naturelles. Comme de nombreux sinistres affectent plusieurs pays simultanément. il est approprié et nécessaire d’adopter une approche régionale pour y faire face. Depuis l’année 2000, sécheresses et inondations augmentent en termes de fréquence, de magnitude et d’impacts dans les pays de l’Afrique australe. On s’attend à ce que le changement climatique affecte la région considérablement et accroisse les risques liés aux ressources en eau, aux feux de brousse, à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. En outre, les États insulaires tels que les Seychelles ont leur part de problèmes, vu que le changement climatique expose le pays au risque de perdre sa barrière protectrice de corail et que son existence même est menacée par la hausse du niveau de la mer.
Le sous-développement social et économique, les épidémies et les impacts du VIH et du sida, autant de facteurs qui aggravent la situation, faisant planer une menace importante sur la région de la SADC et sur sa capacité à réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le développement durable.
II est nécessaire que les gouvernements et les partenaires de la région de la SADC mettent en œuvre des initiatives de gestion des risques de catastrophe afin d’assurer sécurité des communautés et la protection des actifs économiques. La gestion des risques de catastrophe comporte les volets suivants: préparation, atténuation, réponse, remise en état et redressement. Revêtant un caractère multidisciplinaire, elle implique la participation d’une multitude de partenaires et de parties prenantes allant des gouvernements nationaux aux partenaires internationaux à la coopération (PIC) en passant par les organisations non gouvernementales (ONG), les bailleurs de fonds, la société civile et le secteur privé.
Problèmes à surmonter en matière de gestion des risques de catastrophe
Les principaux problèmes à surmonter en matière de gestion des risques de catastrophe comprennent ceux énumérés ci-après:
- le sous-financement fréquent et l’absence de coordination des cadres institutionnels visant la réduction des risques de catastrophes au niveau régional, national et, dans certains cas, local ou communautaire;
- l’absence d’évaluations et d’analyses exhaustives et actualisées des risques;
- la faiblesse des systèmes de gestion des informations et des connaissances, plus précisément dans les zones à haut risque;
- la nécessité de réduire les facteurs de risque sous-jacents.
Souvent les catastrophes d’envergure réduite, mais récurrentes provoquent, cumulativement, davantage de destructions que certains des événements de grande ampleur qui ont tendance à attirer l’attention de la presse internationale. Même lorsque les événements sont de moindre envergure, les impacts qu’ils induisent s’ajoutent les uns aux autres, laissant aux communautés à peine le temps pour se redresser. Lorsqu’elle cherche à se redresser, une communauté est considérablement plus vulnérable et, par conséquent, plus susceptible d'être touchée par des catastrophes d’ampleur relativement moindre.
Dans de nombreux cas, les travaux de planification ne s’appuient sur aucune analyse complète des risques et risquent, de ce fait, de ne pas répondre aux impératifs qu’imposent une lutte efficace contre les risques de catastrophe.
Rôle de la SADC
Tous les États membres disposent de structures de gestion des risques qui entreprennent des activités nationales, parfois avec l’assistance d’organisations internationales et de partenaires internationaux à la coopération (PIC). Lorsque des inondations d'une ampleur inattendue entraînèrent le déplacement de plus d’un million de personnes en Afrique australe en 2007, la SADC commença à se réunir tous les ans afin de se préparer à leurs occurrences futures. Elle a créé une Unité de réduction des risques de catastrophes, chargée de coordonner les programmes nationaux de préparation et de réponse aux risques et aux catastrophes transfrontaliers. La plateforme régionale de la SADC pour la réduction des risques de catastrophes fut inaugurée en 2011.
Le Plan stratégique indicatif de développement régional (RISDP) insiste sur le fait que la coopération autour des politiques de sécurité alimentaire a abouti à la mise en place d’un mécanisme efficace pour la préparation aux catastrophes et la gestion de ces dernières, et ce en mettant en œuvre des programmes et des projets visant à détecter précocement les catastrophe, à donner rapidement l’alerte à leur propos et à atténuer leurs effets. Parmi ces programmes, on relève ceux mentionnés ci-après:
- le Centre de services climatiques (CSC), connue auparavant comme ‘Centre de suivi des sécheresses’;
- les programmes de l’eau;
- le Programme de gestion des ressources naturelles;
- le Système de gestion des informations agricoles (AIMS);
- l’Unité régionale de télédétection;
- l’Unité régionale de gestion des programmes d’analyse et d’évaluation de la vulnérabilité.
Bien que la SADC n’ait pas élaboré de protocole sur la réduction et la gestion des risques de catastrophe, la nature multidisciplinaire de la gestion des risques de catastrophe fait que plusieurs protocoles existants de la SADC sont pertinents au regard de cette thématique, notamment:
- le Protocole sur la coopération en matière de politique, de défense et de sécurité, dont l’article 2 dispose que l’Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité a pour objectif spécifique de renforcer les capacités régionales de gestion des catastrophes et de coordination de l’assistance humanitaire internationale;
- le Protocole sur la santé, dont l’article 25 intitulé ‘Services de santé d'urgence et gestion des catastrophes’ dispose que les États parties : i) coopèrent entre eux et s’aident mutuellement dans la coordination et la gestion des situations de catastrophes et des urgences ; ii) collaborent entre eux et facilitent les efforts régionaux déployés dans l’élaboration de plans visant à développer la prise de conscience quant aux catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme, à en réduire les risques, à s’y préparer et à les gérer ; et iii) élaborer des mécanismes de coopération et d’assistance avec les services d’urgence;
- la Politique régionale de l’eau (1995), qui comporte des dispositions portant sur la protection des populations des catastrophes d’origine hydrique et, notamment, sur la sécurité des personnes et la protection des biens, et la prévision, la gestion et l’atténuation des catastrophes.
Suivi du climat et perspectives climatiques
Le Centre de services climatiques (CSC) a pour but de réduire les impacts négatifs de conditions météorologiques défavorables telles que sécheresses, inondations et autres événements extrêmes sur le développement socioéconomique durable. Il cherche à réaliser ce but en produisant et en diffusant des produits météorologiques, environnementaux et hydro-météorologiques.
Par ailleurs, il organise tous les ans le Forum régional des perspectives climatiques de l’Afrique australe (SARCOF) qui parvient à un consensus à propos des perspectives pour la grande saison pluvieuse de la région de la SADC, qui s’étend d’octobre à mars. Les produits du SARCOF constituent une service important d’informations diffusées à travers le site Web de la SADC. Le CSC fournit également des informations directement aux médias.