Les États membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe se caractérisent par leur diversité, comprenant de grands pays aux économies importantes, de petites économies isolées et des États insulaires, ainsi qu'un assortiment de pays à revenu faible et intermédiaire. Dans la mesure où il élargit les marchés et accroît les possibilités économiques, le développement des infrastructures régionales est essentiel pour promouvoir et soutenir le développement économique, le commerce et les investissements dans la région, pour éradiquer la pauvreté et pour améliorer les conditions sociales.
La SADC a réalisé des avancées considérables en termes de développement des infrastructures régionales, dont les systèmes régionaux de transport et de communication, qui sont essentiels pour la coopération dans la région de la SADC, de même que les infrastructures d’énergie, d’eau, d’assainissement et de météorologie. Or, la région de la SADC est confrontée à un certain nombre de difficultés, dont celles mentionnées ci-après:
- l’offre insuffisante d’énergie qui n’est pas à la hauteur de l’accroissement de la production et ne permet pas d’en élargir l’accessibilité;
- les prix élevés et le caractère imprévisible des services de transport et de logistique, en particulier pour les pays enclavés;
- l’absence d’accès à bas coût aux technologies de l’information et de la communication;
- le caractère inadéquat des services météorologiques qui fait obstacle à la planification et à la gestion efficaces et efficientes des ressources en eau, de la production énergétique, des services du transport et d’autres secteurs sensibles au climat;
- le nombre élevé intolérable de citoyens ne pouvant accéder à de l’eau potable, à des services adéquats d’assainissement et à de l’eau d’irrigation destinée à améliorer les systèmes d’irrigation et à contribuer à la sécurité alimentaire;
- la lenteur des réponses aux nouvelles tendances et possibilités touristiques.
Investissements dans les infrastructures
Selon les estimations de la Banque mondiale, les améliorations apportées aux infrastructures de 1995 à 2005, principalement en termes d’accès à la téléphonie mobile, ont stimulé la croissance de 1,2 % par habitant par an dans la SADC. La réfection des réseaux routiers a apporté une petite contribution à la croissance, tandis que les insuffisances accusées dans le secteur de l’énergie ont eu des impacts négatifs. Les améliorations apportées aux infrastructures, pour autant qu’elles soient au niveau de Maurice, le leader régional, pourraient faire croître de 3 % les performances de croissance de la région. Les besoins de la région dans tous les secteurs des infrastructures représentent 1 p. cent du PIB régional.
Des efforts continuent d’être entrepris afin d’encourager le secteur privé à participer à la mise en place d’infrastructures respectueuses de l’environnement. À cet égard, la Direction des infrastructures et des services et les organismes qui relèvent de sa tutelle exercent les fonctions suivantes:
- Promouvoir et suivre la mise en œuvre des protocoles, politiques et stratégies régionaux en matière d’énergie, de transport, de communication, de tourisme et d’eau dans le cadre de la lutte contre la pauvreté;
- Élaborer des politiques, stratégies, programmes et projets en matière d’énergie, de transport et de communications, les promouvoir et les harmoniser;
- Promouvoir la création d’un environnement propice aux investissements dans les infrastructures;
- Promouvoir le développement d’infrastructures physiques et sociales susceptibles de contribuer à la réduction de la pauvreté;
- Coordonner et promouvoir la gestion intégrée des ressources hydriques, touristiques, énergétiques, de transport et de communications transfrontalières au profit de l’intégration et du développement de la région
- Promouvoir les programmes de renforcement des capacités et de formation visant le renforcement de l’intégration régionale;
- Promouvoir la participation des parties prenantes, notamment en veillant à la prise en compte de la dimension du genre dans les projets d’infrastructures, en favorisant l’accroissement des investissements et des contributions du secteur privé et en facilitant la mise en œuvre.
Développement des infrastructures régionales
Signé lors du Sommet de la SADC en août 2012, le Plan directeur régional pour le développement des infrastructures (RIDMP) sert de document-guide pour le développement des infrastructures essentielles tels que routes, voies ferrées et ports ainsi que de cadre pour les exercices de planification et de coopération avec les partenaires au développement et au secteur privé, même si le Plan stratégique indicatif de développement régional (RISDP) comporte également un volet majeur consacré aux infrastructures.
Le RIDMP sera exécuté sur des intervalles de 3 à 5 ans: à court terme (2012-201), à moyen terme (2017-2022) et à long terme (2022-2027). Cette démarche va dans le sens de la Vision 2027 de la SADC, qui fixait une échéance de mise en œuvre de 15 ans pour établir des prévisions concernant les besoins en infrastructures dans la région. Elle concorde également avec le Programme de l’UA pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et constituera une contribution majeure au Plan directeur inter-régional pour les infrastructures et au projet de zone de libre-échange tripartite impliquant la SADC, le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC).
Le RIDMP fixe des cibles ambitieuses certes, mais la région de la SADC entreprend la tâche fondamentale d’instaurer un environnement propice en livrant au plus tard 2027 les infrastructures requises afin de faciliter la réalisation du développement et de l’intégration socio-économiques durables dans le cadre de la Vision 2027 de la SADC pour les infrastructures.