Il est reconnu depuis longtemps que l’éducation est un facteur pertinent et important du développement humain. Outre d’élargir ses connaissances générales, une population éduquée est mieux armée pour relever les défis auxquels la région est confrontée, dont le développement industriel et la lutte contre la pauvreté.
Depuis les années 1960, les taux d’inscription dans l’enseignement en Afrique australe augmentent à tous les niveaux, depuis la primaire jusqu’au troisième cycle en passant jusqu’au supérieur. Ces améliorations sont certes encourageantes. Pourtant la région de la SADC est à la traîne par rapport aux moyennes internationales et continentales. Malgré ces retards, la SADC demeure engagée à rendre plus accessible l’éducation dans la région et à en améliorer la qualité, comme voulu par son Protocole sur l’éducation et la formation, mis au point en 199. Le RISDP 2020-2030 met largement en exergue la pertinence de l’éducation, le but stratégique visé étant d’élargir l’accès à l’éducation et au développement des compétences, notamment en science et en technologie et à en assurer la pertinence et la qualité au profit des citoyens de la SADC, les mesures prises à cet effet devant permettre de développer les compétences nécessaires pour appuyer l’industrialisation.
Toutefois, le Secteur de l’éducation et du développement des compétences de la région de la SADC est confronté à des défis communs à bon nombre de pays de par le monde, dont celui d’assurer l’accès à l’éducation et de faire en sorte que leurs politiques en matière d’éducation et de formation tiennent compte des considérations d’équité, de qualité, d’efficience, de pertinence et de démocratie. Plus spécifiquement, il doit surmonter les problèmes suivants:
- l’impact négatif de la pandémie du VIH et du sida sur le secteur de l’éducation et de la formation;
- l’accès inéquitable à l’éducation, qui affecte en particulier les groupes défavorisés tels que les femmes, les handicapés et les populations rurales;
- l’accès limité à des formations de haut niveau et le manque de concordance entre l’offre et la demande de main d’œuvre qualifiée;
- l’absence de normes de comparabilité des diplômes délivrés par les divers établissements d’enseignement ou dans les divers pays;
- le manque, dans les domaines clés, des compétences cruciales pour accroître la productivité et la compétitivité;
- le coût élevé de l’éducation et de la formation, en particulier dans des domaines spécialisés tels que la médecine;
- la perte de personnels éduqués et qualifiés résultant de l’exode des cerveaux;
- la nécessité pour le système éducatif de préparer les apprenants aux possibilités d’emplois en zones tant rurales qu’urbaines, et ce en leur permettant d’acquérir les savoir-faire techniques, professionnelles, entrepreneuriales et autochtones nécessaires; et
- en dernier lieu, et non des moindres, les impacts dévastateurs de la pandémie de COVID-19, qui ont entraîné des fermetures d’école et nui à la capacité des États membres à assurer la continuité permanente de l’apprentissage.
Protocole sur l’éducation et la formation
Entré en vigueur en juillet 2000, le Protocole sur l’éducation et la formation prévoit plusieurs domaines de coopération parmi les États membres:
- Politique d’éducation et de formation;
- Enseignement de base;
- Enseignement et formation intermédiaires;
- Enseignement supérieur;
- Enseignement à distance;
- Fonds de formation;
- Recherche et formation;
- Éducation et formation permanentes;
- Publications et fonds de bibliothèque.
Mise en œuvre du Protocole
Le Protocole sur l’éducation et la formation oriente le Programme de la SADC pour l’éducation et le développement des compétences, qui cherche à faciliter et à coordonner l’harmonisation et la mise en œuvre des politiques et des programmes régionaux afin d’assurer l’accès à une éducation et à une formation pertinentes et de qualité dans la région de la SADC. Il est attendu de ces mesures qu’elles rendront disponibles les ressources humaines éduquées et qualifiées nécessaires pour contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’intégration régionale.
Le Programme s’articule autour des fonctions principales suivantes:
- Coordonner la formulation des politiques régionales, des protocoles, des normes minimales et des cadres stratégiques en matière d’éducation et de formation;
- Suivre la mise en œuvre des engagements pris à l’échelle régionale, continentale et internationale en matière d’éducation et de formation;
- Faciliter les programmes d’échange de compétences et de partage des informations sur l’éducation et la formation et sur les bonnes pratiques suivies en ces matières dans la région de la SADC;
- Coordonner et harmoniser la position de la SADC sur les engagements pris à l’échelle internationale.
Depuis la ratification du Protocole en 2000, des progrès ont été accomplis dans divers domaines touchant aux questions suivantes:
- le Cadre de qualifications de la SADC : Des progrès ont été accomplis en ce qui concerne le Cadre de qualifications de la SADC (SADCQF) qui vise à faciliter le développement des ressources humaines et à rendre mieux disponibles des personnels éduqués et hautement qualifiés par l’établissement de systèmes comparables d’éducation et de formation. La plupart des États membres ont développé ou développent actuellement leurs cadres nationaux de qualifications (NQF) ou les révisent pour les aligner sur le Cadre régional. Ils ont réalisé des progrès constants sur le plan de d’alignement, deux d’entre eux ayant déjà aligné leurs cadres sur le SADCQF et un troisième étant en passe de le faire.
- Protocole de la SADC sur l’éducation et la formation : les interventions menées ont consisté, entre autres, à accorder aux étudiants étrangers de la SADC le même traitement que les étudiants locaux pour ce qui est des frais de scolarité, d’inscription et d’examen dans les universités de la plupart des États membres et la formulation d’une proposition visant à instaurer un visa régional pour les étudiants, les enseignants, les chercheurs et les scientifiques et à leur accorder des exonérations fiscales et douanières dans la région.
- Université de la transformation de la SADC : Le concept de la création de l’Université de la transformation de la SADC fut approuvé et, en 2021, un Groupe de travail fut créé, avec pour mission d’accélérer le processus de mise en opération de l’Université. Dans la même veine, des lignes directrices ont été approuvées pour la détermination des centres d'excellence et des centres de spécialisation, dont il est prévu qu’ils soutiendront la diffusion de la recherche et de l’innovation ainsi que le développement de programmes d’études à offrir par l’Université.
- Formation et développement des enseignants : Ont été développés et approuvés les normes et les compétences relatives à la formation des enseignants et un Cadre pour la formation continue des enseignants, qui servirent à professionnaliser le secteur de l'enseignement.
- Système de gestion des informations sur l’éducation (EMIS) : Des normes et des standards régionaux ont été développés pour les systèmes de gestion des informations sur l’éducation. De plus, le Secrétariat a, en 2021, produit un rapport sur les progrès accomplis par les États membres dans la poursuite des cibles relevant de l’objectif de développement durable 4 (ODD 4). La production de données étant une activité cruciale car elle permet d’améliorer les politiques, le Secrétariat travaille actuellement avec l’Union africaine (UA) en vue de l’harmonisation des normes et standards continentaux en matière d’EMIS.
- Enseignement et formation techniques et professionnels (EFTP): Un Cadre de nomenclature et une stratégie en matière d’EFTP (2018-202) ont été développés, de même que diverses initiatives de développement des compétences en matière d’écologie, un nouveau Cadre de suivi et d’évaluation accompagnant le Plan stratégique et un Cadre de mise en œuvre.
- Accroître l’accès aux systèmes d’éducation et y réduire les taux d’abandon: Plusieurs instruments ont été élaborés, notamment le Cadre directif de la SADC pour le soin et le soutien à l’enseignement et à l’apprentissage (CSTL), qui s’attaque aux obstacles à l’enseignement et à l’apprentissage en renforçant les systèmes éducatifs et en facilitant l’accès des enfants et des jeunes vulnérables aux services de soutien dans les écoles. Le Cadre de politique de la SADC pour l’enseignement ouvert et à distance (EOD) a été développé en vue de promouvoir le recours à la technologie et l’apprentissage dit « virtuel » et, ainsi, d’accroître les possibilités d’accès à un éducation et à une formation pertinentes et de qualité.
- Dans cette optique, le Centre de la SADC pour l’enseignement ouvert et à distance a été créé pour promouvoir la formation des enseignants dans le domaine de l’EOD.
Les comités chargés de superviser le domaines clés de résultats « Éducation et développement des compétences » sont les suivants:
- le Comité des ministres de l’éducation et de la formation et le Comité des ministres de la science, de la technologie et de l’innovation (STI);
- le Comité des Hauts fonctionnaires; et
- les comités techniques:
- le Comité technique de l’accréditation et de la certification;
- le Comité technique des systèmes de gestion des informations sur l’éducation;
- le Comité technique de l’enseignement ouvert et à distance (EOD); et
- le Comité technique de l’enseignement et de la formation supérieurs, et de la recherche et du développement.