December 3, 2025

Atelier de la SADC visant à favoriser la participation des hommes et des garçons à la lutte contre la violence basée sur le genre, le VIH et à la promotion des droits à la santé sexuelle et reproductive

Le Secrétariat de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a organisé avec succès un forum consultatif régional à Cape Town (Afrique du Sud) du 25 au 28 novembre 2025. L’événement s’est tenu dans le cadre d’un projet financé par l’Agence de développement de l’Union africaine – NEPAD (AUDA‑NEPAD) et a bénéficié de la collaboration de l’ONUSIDA, d’ONU Femmes, de Miet Africa et de Sonke Gender Justice. Cet atelier a permis de discuter et de faire part des stratégies efficaces favorisant la participation des hommes et des garçons à la promotion de l’égalité de genre, la prévention des violences basées sur le genre (VBG) et du VIH/sida, ainsi qu’à l’amélioration des résultats en matière de droits à la santé sexuelle et reproductive (SRHR). 

Le forum visait en général à fournir aux acteurs régionaux les compétences et les instruments requis afin qu’ils soient en mesure de mobiliser les hommes et les garçons en tant que partenaires transformateurs dans la promotion de l’égalité de genre, la prévention de la violence basée sur le genre et des infections au VIH, et l’avancement des résultats en SRHR dans l’ensemble de la région de la SADC.La tenue de cet atelier a ainsi contribué à l’agenda régional plus large dont l’objectif est d’accélérer le développement socio‑économique inclusif et de tirer parti du dividende démographique.

En effet, pour soutenir les acteurs dans leur travail avec les hommes et les garçons, le forum a contribué à consolider leur compréhension des stratégies de transformation fondées sur des données probantes et à les promouvoir ; à faciliter la transmission d’expériences, de bonnes pratiques et de modèles innovants ; et à créer une plateforme de réseautage et de partenariats entre les acteurs œuvrant avec les hommes et les garçons pour lutter contre la violence basée sur le genre, le VIH et promouvoir les SRHR. Il a également établi des messages clés et des recommandations pour appuyer le travail des États membres de la SADC, du Secrétariat et des parties prenantes régionales dans la lutte contre les facteurs sous‑jacents qui perpétuent des normes sociales et culturelles néfastes et discriminatoires, et pour renforcer la mise en œuvre du Cadre de la SADC pour la prise en compte des vulnérabilités des garçons et jeunes hommes. 

Dans son allocution d’ouverture, Dr Nkhensani Nkhwashu, Directrice exécutive du South African National AIDS Council (SANAC) Trust et représentant l’Afrique du Sud en sa qualité de Présidente de la SADC, a salué  la SADC et ses partenaires pour leur engagement commun en faveur de la santé, de l’égalité de genre et du développement social dans la Région. 

Dr Nkhwashu a souligné que, au cours de la dernière décennie, la région de la SADC a accompli des progrès significatifs dans l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive (SSR), avec 82 % des personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral, et une baisse de 57 % des nouvelles infections depuis 2010. Les taux de mortalité maternelle et infantile continuent de diminuer, dix États membres ayant atteint ou étant proches de leurs objectifs de développement durable (ODD) relative à la santé maternelle, et treize États membres ayant réussi à réduire les taux de natalité chez les adolescentes. Elle a ajouté que ce progrès reflète la force de politiques bien coordonnées, d’investissements stratégiques et de la coopération régionale et est en cohérence avec le Plan indicatif régional de développement stratégique de 2020-2030 (RISDP) de la SADC et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui visent à soutenir les volontés de croissance et de développement dans la Région.

Toutefois, le Dr Nkhwashu a noté que, si des progrès ont été réalisés, d’autres problèmes subsistent, à savoir l’épidémie de VIH qui reste une menace sérieuse pour la santé publique, avec plus de 3 000 jeunes infectés chaque semaine. 

Madame Anne Githuku Shongwe, Directrice régionale de l’ONUSIDA, a insisté sur le fait que l’inégalité de genre, le VIH/sida et la violence basée sur le genre représentent des fléaux urgents, liés dont la gestion exige une action audacieuse. Elle a indiqué qu’une étude récente de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) révèle que près d’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles, et qu’en Afrique orientale et australe, jusqu’à 46,7 % des femmes déclarent avoir subi des violences de la part de leur partenaire intime. Elle a ajouté que, dans les contextes de forte prévalence, les violences conjugales augmentent d’environ 50 % le risque pour une femme de contracter le VIH/sida.

Elle a affirmé que les hommes et les garçons doivent être reconnus et mobilisés à la fois comme participants et comme agents du changement, car lorsqu’ils défendent la justice de genre, les violences diminuent, lorsqu’ils soutiennent leurs partenaires, les familles prospèrent et lorsqu’ils participent à la prévention du VIH/sida, les communautés deviennent plus saines.

Quant au Dr Lamboly Kumboneki, fonctionnaire principal chargé du programme VIH/sida au Secrétariat de la SADC, il a également souligné les progrès réalisés par la Région au cours de la dernière décennie en matière de santé sexuelle et reproductive. 

Le Secrétariat de la SADC a organisé ce forum consultatif dans le cadre de la commémoration des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre. De ce fait, Madame Kelly Dambuza-Chifani, Fonctionnaire chargée du programme de lutte contre la VBG au Secrétariat de la SADC au sein de l’unité du Genre, a rappelé que l'édition 2025 de cette campagne qui est un appel mondial contre la violence basée sur le genre porte le thème « Mettre fin à la violence numérique contre les femmes et les filles ». Elle a souligné que la lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles repose sur l’engagement et l’action des hommes et des femmes, des garçons et des filles. En conséquence, la SADC a considéré que cette période de campagne était une occasion propice pour faire résonner la voix et l’action régionales en faveur de la collaboration avec les hommes et les garçons afin de promouvoir l’égalité de genre, prévenir la violence basée sur le genre et le VIH, et améliorer les résultats en droits à la santé sexuelle et reproductive (SRHR) dans l’ensemble de la région.