Octobre 16, 2025

Déclaration de Son Excellence M. Elias Magosi, Secrétaire exécutif de la SADC À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation de 2025

Thème: « Main dans la main pour des aliments et un avenir meilleurs »

Le 16 octobre 2025. Aujourd’hui, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se joint à la communauté internationale pour célébrer la Journée mondiale de l’alimentation, le thème retenu pour cette édition 2025 étant « Main dans la main pour des aliments et un avenir meilleurs ». Ce thème marque un engagement fort pour une action collective en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, reposant sur des partenariats intersectoriels et une vision commune d’un avenir prospère et résilient.

La sécurité alimentaire et nutritionnelle sont au cœur du programme d’intégration régionale de la SADC. En effet, le Secrétariat de la SADC continue d’appuyer les États membres en soutenant la construction de systèmes agroalimentaires efficaces et fiables et en renforçant les politiques qui favorisent un accès équitable à la terre, à l’eau, aux forêts, aux ressources halieutiques, à l’élevage et aux intrants agricoles. Il encourage également l’adoption de méthodes qui tiennent compte de la nutrition et permettent de répondre aux besoins des femmes, des nourrissons et jeunes enfants, des jeunes, des populations vulnérables ainsi qu’à ceux des petits exploitants.

Malgré ces initiatives, il est regrettable que l’Afrique australe soit encore confrontée à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Selon le Rapport 2024 sur l’état de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la SADC, l’insécurité alimentaire touchait environ 67,7 millions de personnes dans les 16 États membres durant la période 2024-2025. La malnutrition infantile reste préoccupante, avec près de 23 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance, et 49 millions d’enfants touchés par la pauvreté alimentaire infantile, en d’autres termes, ils ne consomment pas les différents groupes alimentaires nécessaires à une croissance optimale.

Pour faire face à ce fléau, le Secrétariat de la SADC, avec le soutien de ses partenaires, poursuit la mise en œuvre d’interventions stratégiques visant à renforcer les systèmes agroalimentaires. Le projet « Soutien à l’opérationnalisation de la politique agricole régionale de la SADC » (STOSAR II), financé par l’Union européenne à hauteur de 10 millions d’euros et mis en œuvre en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et les États membres de la SADC, a été un levier décisif dans l’avancement des mesures prises et l’accélération de l’application de ladite politique.

L’étape I du STOSAR a posé les jalons du déploiement de ce projet en appuyant l’élaboration de cadres politiques régionaux harmonisés, en consolidant les systèmes d’information agricole, notamment par le Système de gestion de l’information agricole de la SADC (AIMS), et en améliorant la coordination institutionnelle. De plus, elle a contribué à accroître la productivité dans le secteur des cultures et celui du bétail en instaurant une meilleure gestion de la santé des plantes et des animaux, la surveillance des maladies et des ravageurs, la promotion du commerce sûr et le soutien des stratégies et politiques de fortification alimentaire. Ainsi, ces initiatives ont élargi l’accès aux marchés et amélioré la disponibilité, la sécurité et la diversité des aliments dans la Région.

À partir de ces acquis, STOSAR II permet de renforcer l’intégration régionale et de renforcer la coordination des actions en faveur de l’opérationnalisation de la Politique agricole régionale. Il consolide les systèmes d’information concernant l’agriculture afin de favoriser une planification fondée sur des données probantes, harmonise les cadres relatifs à la santé des plantes et des animaux afin de protéger la production et le commerce, et améliore le suivi et la réponse en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le projet favorise également le développement inclusif des chaînes de valeur, la transformation agroalimentaire et l’intégration des marchés, afin de stimuler l’investissement, de créer des emplois et de stimuler la compétitivité régionale. Ces efforts concordent avec les objectifs du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) et de la Vision 2050 de la SADC.

Ces dernières années, comme jamais auparavant, les systèmes agroalimentaires ont été mis à rude épreuve en raison de conflits, de conditions climatiques extrêmes, de chocs économiques et de l’aggravation des inégalités. Ce sont autant de facteurs qui exercent une pression considérable sur les terres, les ressources en eau et la biodiversité. Face à la multiplication des problèmes, la SADC réaffirme son engagement à soutenir les États membres dans le renforcement de leur résilience et ce, par la réduction des risques de catastrophe et les interventions d’urgence, les systèmes d’alerte précoce, la restauration des terres, la gestion améliorée de l’eau et des sols, et la promotion d’innovations agricoles adaptées au climat.

En collaboration avec la FAO, la SADC intensifie, au titre de l’initiative « Main dans la main », ses efforts pour mettre en œuvre des programmes nationaux, fondés sur les données et visant à accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires. Cela comprend l’utilisation de la modélisation géospatiale et d’outils d’analyse, ainsi que des partenariats solides afin d’encourager l’investissement dans les secteurs présentant un fort potentiel pour le développement de l’irrigation, de la mécanisation, de la transformation agroalimentaire et de l’intégration commerciale. Avec de telles initiatives, on espère que la Région change sa logique de réponse à la crise à celle d’une transformation durable, caractérisée par une augmentation des revenus, une amélioration de la diversité alimentaire et de l’état nutritionnel, et un renforcement de la résilience face au changement climatique.

À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation de 2025, je lance un appel à tous les acteurs, les États membres, les partenaires au développement, les institutions régionales, le secteur privé, la société civile, les organisations d’agriculteurs et les communautés, afin qu’ils continuent d’œuvrer main dans la main. Ensemble, nous devons autonomiser les petits exploitants, les fermiers, les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables, mettre la nutrition au cœur de la planification agricole et renforcer les partenariats et l’innovation.

Le Secrétariat de la SADC encourage les États membres à aligner leurs cadres nationaux sur le Droit à une alimentation adéquate, en intégrant celui-ci dans leurs politiques et programmes agricoles et leurs programmes de protection sociale et de nutrition.

Réaffirmons notre engagement commun en faveur d’une région SADC résistante, prospère, qui assure à ses citoyens la sécurité alimentaire, leur permet de vivre à l’abri de la faim et de la malnutrition, et fait de l’agriculture une passerelle incontestable vers le développement durable. 

Son Excellence Monsieur Elias M. Magosi 

Secrétaire exécutif

Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)